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n°718 - 18 avril 1997
CONFÉRENCE ANNUELLE DU WORLD WIDE WEB
Netscape reconnaît XML
Coup de théâtre sur la scène du World Wide Web Consortium: après avoir feint de l'ignorer, Netscape vient de reconnaître l'intérêt de XML. Un second langage de description pour le Web en cours de finalisation au sein du Consortium, et déjà soutenu par Microsoft.
Il ya un mois, Marc Andreessen,
vice-président de Netscape, niait l'intérêt de XML.
Aujourd'hui, la société s'apprête à participer
au groupe de travail XML du Web Consortium.

HTML n'a plus le monopole du Web. Au sein du World Wide Web Consortium (W3C), qui élabore les protocoles de la Toile, vient d'émerger un second langage: XML, pour eXtensible Markup Language. Déjà soutenu par Microsoft et Sun, ce protocole était il y a quelques jours encore boudé par Netscape. Interrogé par nos soins sur le sujet (voir LMI 714 daté du 21 mars), Mike McCue, responsable au sein de la firme de Mountain View des technologies avancées, expliquait qu'il ne voyait pas l'intérêt d'un nouveau langage de description de documents.
Des propos qui contrastent sensiblement avec ceux tenus lors de la conférence annuelle du Web par Carl Cargill, responsable chez Netscape du suivi des standards. Ce personnage clef de la firme a en effet confié que Netscape ne voyait plus d'obstacle à la prise en compte de XML dans ses produits. Un virage à 190 degrés justifié, dixit l'intéressé, par la prise de conscience que XML ne concurrence pas HTML. Et de fait, si XML et HTML sont tous deux issus de SGML, leurs positionnements diffèrent (lire encadré ci-dessous).
Pour développer des logiciels de navigation et d'édition XML, les éditeurs peuvent emprunter deux voies: soit ils écrivent ces outils de A à Z; soit ils profitent de l'un des moteurs SGML disponibles sur le marché. Les langages de description de documents Web (HTML et XML) étant déclinés de SGML, disposer d'un tel moteur ferait gagner un temps fou. Deux sociétés très présentes au sein du W3C possèdent aujourd'hui cette technologie: le Canadien Softquad et le Français Grif. Deux éditeurs qui, dans les semaines à venir, vont être probablement très courtisés par Microsoft et Netscape...
Pour l'heure, dans cette course au savoir-faire SGML, Microsoft semble avoir pris une longueur d'avance. Notamment en recrutant un cofondateur de Grif, Jean Paoli, désormais Data Product Team Manager pour Internet Explorer et corédacteur des spécifications XML... L'émergence de ce langage révèle ainsi une très forte convergence d'intérêts entre Microsoft et le W3C. D'un côté, la firme de Seattle ne serait pas mécontente d'en finir avec le monopole de HTML qui, historiquement, reste très associé à l'image de Netscape. De l'autre côté, la communauté SGML et le W3C semblent décidés à promouvoir un second langage pour le Web. Voilà pourquoi Microsoft a foncé sur XML tandis que Netscape l'a ignoré. Du moins, aussi longtemps que possible.

Pour plus d'informations sur XML: http://www.w3.org/pub/WWW/MarkUp/SGML/Activity

CYRIL DHÉNIN

Deux langages pour des besoins différents
Pour comprendre les positionnements respectifs de HTML et XML, il importe de garder à l'esprit que tous deux sont issus de SGML, une norme générique pour la description de documents, très utilisée dans le cadre de l'EDI (échange de données informatisé). HTML est une application de SGML dont la simplicité et la légèreté répondent aux contraintes du réseau. Mais pour les habitués de SGML, HTML souffre d'une grande lacune: il s'agit d'un langage "fini" qui ne permet pas d'introduire des instructions personnalisées, relatives par exemple à un métier. D'où les travaux menés par le W3C sur un langage extensible qui soit un abrégé de SGML et non une application figée. Dans la pratique, HTML devrait demeurer le langage de prédilection pour les sites sur lesquels ne sont pas publiés de documents complexes ou ceux liés étroitement à la terminologie d'une activité professionnelle. En revanche, pour une application verticale, XML devrait s'imposer naturellement.

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